Carbone biogénique, carbone fossile : pourquoi il est urgent de faire la différence

Quand on parle de lutte contre le changement climatique, un mot revient sans cesse : carbone. Mais derrière ce terme se cachent deux réalités bien différentes, pourtant souvent confondues : le carbone d’origine biogénique et le carbone d’origine fossile.

Néolithe s’est donnée une mission : réduire l’impact carbone du traitement des déchets. Pour comprendre l’enjeu, il faut d’abord savoir de quoi nous parlons vraiment. Plongez dans les coulisses du carbone, avec Mathieu Avesque, expert carbone chez Néolithe.

Carbone biogénique : le cycle (presque) vertueux de la nature

Le carbone biogénique, c’est celui qui circule dans le monde vivant : arbres, plantes, animaux, bactéries, sols, atmosphère, mers. Il entre dans un cycle rapide : absorbé par les plantes via la photosynthèse, il se retrouve dans la chaîne alimentaire, puis est relâché dans l’atmosphère quand la matière organique se décompose. Ce cycle se joue à l’échelle de nos vies, sur quelques années ou décennies.

Mais attention, tout dépend des conditions de dégradation. Mathieu précise :

  • En présence d’oxygène, le carbone se dégrade en CO₂. C’est le cas de la combustion ou de la dégradation à l’air libre des déchets. Le CO2 est un gaz à effet de serre, c’est-à-dire qu’il participe à l’augmentation de la température de l’atmosphère.
  • En absence d’oxygène, c’est le cas de l’enfouissement, la dégradation émet à la fois du CO2 et du méthane (CH₄), un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO₂.

Heureusement, les écosystèmes naturels – forêts, océans, sols – jouent les régulateurs et absorbent une partie du CO₂. Mais ce fragile équilibre peut vite basculer si on surexploite les ressources.

Le carbone biogénique sert aussi de source d’énergie (bois, biogaz, biocarburants). Tant que la ressource est gérée durablement, l’impact reste limité : le CO₂ relâché fait déjà partie du cycle naturel, il va être refixé par les écosystèmes. Cependant, les capacités de captation/stockage naturel du CO2 sont limitées et nos émissions augmentent de manière vertigineuse. Ce déséquilibre s’accroît et contribue au dérèglement climatique.

Carbone fossile : le réveil d’un géant endormi

Le carbone fossile, lui, vient d’organismes morts il y a des millions d’années, enfouis, transformés et stockés sous forme de charbon, pétrole ou gaz naturel. Tant qu’il reste sous terre, il ne dérange personne. Mais dès qu’on l’extrait et qu’on le brûle, nous changeons la donne : on libère dans l’atmosphère un carbone « ancien », qui n’était plus censé y retourner. Conséquence :  la quantité de carbone dans l’atmosphère augmente, sans que les écosystèmes ne puissent le stocker, et le climat se dérègle.

Mathieu est formel :
« Les plantes comme les écosystèmes ne font pas la différence entre le CO₂ issu du bois ou du pétrole. Mais le climat, lui, la ressent ». Chimiquement, une molécule de CO₂ reste une molécule de CO₂, quelle que soit son origine. Mais le carbone fossile, une fois relâché, vient gonfler le stock atmosphérique et déséquilibrer le climat.

Résultats :

  • Effet de serre renforcé
  • Accélération du réchauffement
  • Pollutions multiples (air, sols, eaux)
  • Déséquilibres et destructions d’écosystèmes

Néolithe : piéger le carbone là où tout commence

Chaque année, des millions de tonnes de déchets organiques sont incinérés ou enfouis, relâchant du carbone biogénique qui pourrait être piégé durablement. Chez Néolithe, nous avons choisi d’agir à la source, grâce à la technologie de Fossilisation Accélérée®.

« Nos granulats Anthropocite® permettent d’empêcher que le carbone biogénique des déchets ne retourne immédiatement dans l’atmosphère », conclut Mathieu.

Réduire l’impact carbone du traitement des déchets, c’est agir concrètement pour le climat, en s’attaquant à la racine du problème. Chez Néolithe, c’est plus qu’un objectif : c’est une priorité.

Perspectives

Si Néolithe a choisi d’apporter une réponse à cet enjeu d’un point de vue industriel, c’est pour avoir un impact réel et notable sur la diminution de notre impact carbone. Prochainement, Néolithe partagera l’Analyse de son Cycle de Vie réalisée par Carbone 4 ainsi que son bilan carbone, pour apporter des chiffres concrets à l’appui, derrière les mots.

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